vendredi 13 juillet 2012

La dislocation de la zone euro

Sur des échéances courtes (3 et 6 mois) la France a emprunté ces jours derniers à des taux négatif (-0,005%), une performance que seuls jusqu’ici l’Allemagne et les Pays-Bas avaient réalisée dans la zone euro. Dans le même temps l’Espagne et l’Italie se financent à des taux très élevés (6 à 7%). Cela montre que la dislocation de la zone euro s’accentue, entre les «bons» pays (Allemagne, Pays-Bas), ou considérés comme tels (la France, qui est encore AAA pour 2 des 3 agences), et les «mauvais» qui entrent en récession, ce qui rend quasiment impossible leur retour à l’équilibre budgétaire (Grèce, Espagne, Italie). Cela traduit également une bulle sur les obligations des Etats encore considérés comme en bonne santé : la quantité d’actifs sans risque à travers le monde se restreint, et les investisseurs se précipitent sur ce qui reste. Mais bientôt même les «bons» pays seront touchés de plein fouet lorsque la crise de la zone euro franchira un nouveau pallier. D’ici là profitons-en, la France emprunte gratuitement, mais c’est peut être l’œil du cyclone.

Philippe Herlin