mardi 12 juin 2012

Alerte : le bank run s’étend à l’Europe et à la France !

Selon Le Figaro, qui reprend une dépêche Reuters, «En cas d'événement extrême, telle une sortie de la Grèce de la zone euro, les dirigeants européens envisagent de limiter les retraits d'argent «au moins en Grèce». Les accords de Schengen pourraient être suspendus.» Ce qu’il faut bien apprécier ici, c’est le «au moins en Grèce»… Ah bon ! Parce que d’autres pays pourraient aussi être concernés ? On sait qu’il y a, depuis des mois, un bank run larvé en Grèce (72 milliards d’euros depuis début 2010, début de la crise), et depuis quelques semaines en Espagne (chez Bankia notamment). Selon Reuters, l’Italie, autre pays en crise, a vu 30 milliards quitter ses banques. Mais la Belgique est également touchée avec 120 milliards (!!! une faute de frappe ?) sortis de deux banques, dont Dexia. La France est touchée, mais dans une moindre mesure, à hauteur de 90 millions d'euros, dont 30 millions pour BNP Paribas et autant pour Crédit agricole.

La panique bancaire commence à toucher l’ensemble des pays européens. Et les menaces des dirigeants européens de limiter les retraits et de suspendre Schengen pour contrôler les passages transfrontaliers ne peuvent qu’accélérer ce mouvement ! Rappelons que la solution que je préconise, à savoir la double circulation euro ET monnaie nationale réintroduite de façon négociée (pour la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne) permettrait d’éviter cela, chacun pouvant choisir de placer son épargne dans sa monnaie ou en euros. Au contraire, passer de l’euro obligatoire pour tous à la drachme obligatoire pour tous ne peut que générer de la panique. On demeure, dans les deux cas, dans une monnaie étatique, imposée par l’Etat, avec ce que cela suppose de contrôle des changes (qui est fondamentalement une atteinte à la liberté). Mais la double circulation suppose qu’une part de la souveraineté monétaire repose dans les mains des citoyens, et cela les Etats européens et la technocratie bruxelloise n’y sont pas prêts, malheureusement.

Et bien soit, le bank run va s’amplifier, la crise va s’étendre comme une traînée de poudre et deviendra vite incontrôlable par les Etats…

Philippe Herlin