vendredi 13 avril 2012

Inquiétudes en Espagne et en Italie

La crise revient, disions-nous la semaine dernière, spécialement en Espagne et en Italie où les « spread » (écart avec les obligations allemandes, la référence de la zone euro) augmentent. Mais ce ne sont pas seulement les Etats qui sont concernés, les banques également. En effet, sur les deux prêts géants de la BCE (les LTRO) des 21 décembre et 29 février de 1.000 milliards d’euros au total, les banques italiennes en ont consommé le quart ! Les banques espagnoles ne sont pas loin derrière. Au total (LTRO + autres prêts), les banques italiennes et espagnoles sont de plus en plus dépendantes de la BCE, pour des montants importants en valeur absolue, et surtout en forte augmentation ces derniers temps comme le montrent ces graphiques, ce qui montre l’urgence de la crise. Une partie de cet argent a servi à acquérir des obligations de leurs pays respectifs, d’où la détente sur les taux lors du premier trimestre. Maintenant les taux remontent… ce qui fait baisser la valeur de ces obligations, et dégrade d’autant les bilans des banques. Les relations incestueuses entre les Etats et leurs banques (je t’aide et tu m’achètes mes obligs) rendent la situation inextricable. Plus on attendra pour diminuer les déficits budgétaires, restructurer les dettes publiques et passer les bilans bancaires à la paille de fer, plus la crise s’approfondira, les MES/FESF et autres LTRO ne servant qu’à gagner du temps.

Philippe Herlin