vendredi 9 décembre 2011

C’était ça le sommet de la dernière chance !

Le sommet d’hier à Bruxelles était celui de la dernière chance, nous avait-on dit, voyons le contenu de l'accord signé :
- Commençons par la nouvelle positive, l’instauration de la règle d’or dans la constitution des pays de la zone euro, une idée que nous défendons ici, et qui a le mérite de pointer la source du problème. Maintenant, les délais de mise en place risquent d’être trop longs par rapport à l’urgence de la situation.
- Ensuite, une mesure d’affichage avec des sanctions prononcées contre les pays en déficit excessif, cela était déjà prévu dans les critères de Maastricht et n’avait pas été appliqué…
- Puis la recette utilisée depuis le début de la crise : rajouter de la dette à la dette, avec le MES (Mécanisme européen de stabilité, qui se rajoute au FESF), et aussi, coup de billard à deux bandes, en prêtant 200 milliards (qui seraient débloqués via les banques centrales nationales, mais la BCE n’est pas d’accord) au FMI pour qu’il les reprête à des pays européens. N’importe quoi. Du Ponzi à l’état pur.
- Enfin le déni complet de la réalité : «le secteur privé ne sera plus mis à contribution en cas de restructuration de la dette d'un État comme cela fut le cas avec la Grèce». L’UE veut empêcher les restructurations de dette souveraine à l’avenir (il s’agit là d’inciter les investisseurs à revenir acheter de la dette européenne en leur assurant qu’ils ne subiront pas de pertes) alors que plusieurs pays (Portugal, Irlande, peut être Espagne et Italie) ont une dette insoutenable.
Il s’agit d’un bricolage maladroit, rien de plus. Encore un sommet pour pas grand-chose, en attendant le prochain qui sera, soyons-en sûr, celui de la « dernière chance ».

Philippe Herlin