lundi 11 avril 2011

L’Islande redit non !

Sacrés Islandais ! Un accord de rééchelonnement de la dette de leurs banques avait été établi entre leur gouvernement et ceux de Londres et d’Amsterdam (voir notre billet de décembre dernier), mais il y avait, ce dimanche, un référendum. Et c’est non ! Comme pour le premier référendum, mais avec une marge moins grande, le non l’a emporté, mettant à bas cet accord. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas envisagent désormais d’engager une action en justice, voilà qui sera intéressant à suivre. Après la ville de Florence, voici un deuxième défaut souverain en Europe. Répudier sa dette publique, c’est possible ? Ne rêvons pas trop, l’Islande est un cas particulier : la totalité de la dette du système bancaire est due à des étrangers, des épargnants anglais et hollandais attirés par les rendements mirifiques des filiales de banques islandaises venues les démarcher. Et ces épargnants ont été remboursés par leurs gouvernements respectifs, qui donc se tournent vers Reykjavik. Personne n’est ruiné, il n’y a pas d’effet systémique, de dominos qui tombent, seulement une dette publique anglaise et hollandaise qui s’alourdit un peu. Un pays européen ne pourrait faire de même, d’abord parce que les sommes en jeu sont nettement plus importantes, et surtout parce la dette publique se trouve dans les bilans des banques (de son pays et des pays de l’UE) et qu’un défaut provoquerait donc un cataclysme, des faillites bancaires en chaîne. D’où les plans d’aides à la Grèce, l’Irlande, le Portugal (mais qui ne résolvent rien et ne font que gagner du temps).

Philippe Herlin
© La dette de la France .fr