mercredi 9 septembre 2009

L’avertissement de Moody’s

L’augmentation de la dette des Etats génère une inquiétude générale, mais elle suscite également des réactions de déni complet chez certains, comme ce chroniqueur américain de Slate qui recommande de ne pas s’en faire. Pour quelle raison ? « Nous pouvons nous permettre d'être plus égoïste vis-à-vis des générations à venir qui seront plus riches et travailleront moins. » ! Il invente l'impôt sur le futur, bravo. Il place sa foi dans un progrès technologique permanent : « L'économie a beau s'effondrer, le déficit se creuser: qu'il pleuve ou qu'il vente, le progrès technologique n'a jamais interrompu sa course, nous proposant une gamme d'options toujours plus large. Même si votre maison a perdu de sa valeur, le nombre d'applications utilisables sur votre téléphone a, lui, sans doute grimpé... » Quelle consolation ! A se demander si ce texte n’est pas un canular.

Plus sérieusement Moody’s annonce qu’elle maintient son triple A pour les pays riches, dont la France. Enfin, le communiqué dit que c’est « probable » et « à court terme »… Et un responsable de l’agence de notation annonce que « Bien qu’encore hautement hypothétique, on peut néanmoins concevoir un scénario où une ou plusieurs importante(s) et riche(s) économie(s) pourrai(en)t perdre sa/leur notation Aaa en raison de la dérive continue des finances publiques, subissant le même sort que le Japon dans les années 1990 ». C’est ce qu’on appelle un avertissement.

Dette des Etats, inutile de s’en faire, Conor Clarke, Slate.fr

Moody's maintient sa note triple A sur les pays riches, e24

En bonus : quelle reprise ? e24

Philippe Herlin
© La dette de la France .fr