mardi 10 mars 2009

Un deal Sarko/DSK ?

Au-delà de la politique d’ouverture, au-delà de la volonté d’éloigner un concurrent sérieux, la ferme volonté de Nicolas Sarkozy de nommer Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI traduisait, selon moi, un calcul plus fondamental : en cas de faillite de la France, et donc contrainte de faire appel au FMI, mieux vaut que celui-ci soit dirigé par un français ancien ministre de l’économie plutôt qu’un coréen ou un mexicain ! La potion amère sera moins difficile à avaler si elle est prescrite par un compatriote (qui devra en outre ne pas griller ses chances de concourir ensuite à l’élection présidentielle) plutôt que par une personne n’ayant aucun intérêt direct dans notre pays et qui appliquera dans toute sa rigueur le plan du FMI… Les élites françaises sont parfaitement informées de l’état du pays (comme l’étaient celles de l’URSS) et ce deal n’est finalement pour elles qu’une bonne précaution de prise.

En parcourant Slate.fr, la déclinaison française du célèbre site américain, on découvre qu’une hypothèse comparable est formulée par l’un de ses fondateurs, qui n’est autre que Jean-Marie Colombani, l’ancien directeur du Monde et, incontestablement, une personne très bien informée. Il considère, lui, que si la crise s’aggrave, Nicolas Sarkozy « n'a qu'une option en magasin [comme premier ministre], en la personne de Dominique Strauss-Kahn, parce que, ès qualités et par lui-même, il crédibilise une politique de lutte contre la crise ». Une hypothèse en effet tout à fait crédible. La crise va rebattre les cartes également dans le domaine politique…

« L’hypothèse Colombani » :
http://www.slate.fr/story/avis-de-gros-temps-devant-nicolas-sarkozy

Philippe Herlin
© La dette de la France .fr