vendredi 31 janvier 2014

Chômage : le gouvernement verse dans l’autoritarisme

La non inversion de la courbe du chômage avant la fin 2013 reste un échec majeur pour le président et le gouvernement, et l’absence de résultat pèserait très lourd sur la suite du quinquennat. Les emplois aidés ne suffisent pas, il faut passer à l’étape supérieure : désigner les entreprises comme coupables et les obliger à embaucher. J’avais évoqué ce risque l’année dernière sur Atlantico (Les socialistes déjà à la recherche de boucs émissaires de leur échec sur le front du chômage ?), il est confirmé désormais avec cette hallucinante mise en demeure du ministre du travail, Michel Sapin, qui menace les entreprises qui n'ont pas entamé de négociation sur les contrats de génération dans les délais auront une pénalité équivalente à 1% de la masse salariale ! Et ce dès le mois de mars, il ne faut pas traîner. Nos ministres-énarques qui n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise conçoivent des dispositifs bureaucratiques et inefficaces comme le contrat de génération, dont personne ne veut et qu’aucun économiste ne se risque à défendre, les entreprises le boudent fort justement, ce n’est pas grave, on va les contraindre ! Ce précédent est extrêmement dangereux pour les libertés économiques, déjà sérieusement entamées, mais on sent que le gouvernement ne s’interdira rien pour atteindre son objectif. Ca s’appelle de l’autoritarisme.

Philippe Herlin