vendredi 14 décembre 2012

Les Pigeons définitivement pigeonnés !

Contrairement à ce que le gouvernement et le buzz médiatique ont laissé croire, les Pigeons ont perdu sur toute la ligne ! Ces startupeurs et business angels du Web s’étaient mobilisés pour protester contre la sur-taxation des plus-values de cession de leurs entreprises. Leur mouvement avait rencontré une vraie adhésion sur les réseaux sociaux et dans les médias. Peine perdue, cela n’aura servi à rien : l'article 6 du budget 2013, définitivement voté ce 13 décembre à l'Assemblée nationale, prévoit bien des abattements pour réduire la facture mais les critères sont irréalistes. Comme l’explique l’instigateur du mouvement dans une interview à Challenges, pour obtenir un abattement (limité qui plus est) il faut, attention : «que l'entreprise ait au moins dix ans d'existence et que le fondateur ait été au minimum cinq ans dirigeant actif, et qu'il ait eu au moins 10% du capital pendant deux ans, et encore 2% au moment de la cession.» Au-delà de sa complexité, on comprend qu’il concerne éventuellement les PME mais certainement pas les startups (dix ans avant toute vente !). L’acharnement idéologique du gouvernement et la technostructure de Bercy l’ont emporté sur le bon sens économique… et la création d’emplois.

On se rappelle que les initiateurs des Pigeons avaient sabordé leur mouvement en pleine gloire médiatique (jusqu’à fermer leur page Facebook et annuler au dernier moment une grande manifestation) considérant qu’ils avaient été entendus par le gouvernement, et aussi pour éviter toute «récupération» (par qui ?). Quelle naïveté ! Ils peuvent maintenant s’en mordre les doigts. En politique, il ne faut jamais oublier le rapport de force.

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Philippe Herlin