jeudi 28 juin 2012

Le chef économiste de la BCE est un incompétent !

S’il fallait une confirmation que la crise est loin d’être terminée et que ceux qui sont aux manettes n’en comprennent pas la nature profonde, en voici une : le chef économiste de la Banque centrale européenne, Peter Praet, estime, dans un entretien au Financial Times Deutschland, qu'«il n'existe pas de doctrine qui dise que le taux directeur ne peut tomber sous 1%» (Les Echos).

Eh bien si précisément, et il ne s’agit pas d’une opinion marginale mais tout simplement de l’école autrichienne, l’un des principaux courants de la pensée économique ! Ses grands représentants (Menger, Mises, Hayek, Rothbard, Fekete) ont constamment réaffirmé que la manipulation du taux d’intérêt, la volonté par la banque centrale de le maintenir au plus bas sous prétexte de soutenir l’activité, provoque une bulle du crédit qui se transforme ensuite en krach. C’est même comme cela qu’a commencé la crise dans laquelle nous sommes, lorsque qu’Alan Greenspan a ramené à 1% le taux d’intérêt de la Fed suite à l’éclatement de la bulle Internet et des attentas du 11 septembre 2001, il alors craignait une récession. Un taux inférieur à l’inflation, de l’argent «gratuit» (pour les banques). On connaît la suite, le boom du crédit immobilier, accéléré par les subprimes, et la crise qui éclate en 2007-2008. Cette manipulation (voir ce graphique parlant) envoie de faux signaux à l’économie. L’homme politique (et économiste) américain Ron Paul explique fort justement que «La Fed ne parvient pas à saisir que le taux d'intérêt est un prix, le prix du temps. La tentative de manipuler le prix de l’argent est aussi destructeur que tout contrôle des prix par un gouvernement.» Ces taux d’intérêt anormalement bas (à la BCE, la Fed, au Japon, au Royaume-Uni) non seulement n’apporteront pas de retour de la croissance, mais ils sont en plus porteur de la prochaine crise.

Philippe Herlin