mardi 6 décembre 2011

AAA : J - 90

En mettant sous surveillance négative les notes des quinze pays de la zone euro qui n'ont pas encore été dégradées (tous sauf la Grèce et Chypre), Standard & Poor’s (communiqué) confirme l’avertissement de Moody’s, à savoir que la zone euro dans son entier suscite la défiance des investisseurs. Même l’Allemagne, même le Luxembourg (qui a une dette publique de 20% de son PIB seulement) sont menacés ! Ces 17 pays devront lever en 2012 sur les marchés environ 800 milliards d’euros pour financer leurs dettes publiques, il n’est pas certain qu’ils y parviennent tous. La France est spécialement dans le collimateur, sa note pourrait être abaissée de deux crans, et non pas seulement un, essentiellement à cause de ses banques, dont les actifs sont dégradés et, selon S&P, qui dépendent à 60 % de financements à court terme, ce qui les rend très fragiles. Une mise sous surveillance indique qu’il y a une chance sur deux pour que la note soit effectivement dégradée d’ici trois mois, mais pour la France ce risque est encore plus élevé, son triple A ne passera très probablement pas le printemps. Critiquons les agences de notation, ça ne mange pas de pain, mais elles ne font ici que confirmer la dégradation de la zone euro dans son ensemble, et spécialement de la France (déficit budgétaire supérieur à la moyenne, problèmes de financement de ses banques).

Deux addendums :
- concernant le billet Scoop : la Bundesbank monétise !
- contrairement à ce que disent les médias, les Français peuvent acheter directement des obligations d’Etat, si le cœur vous en dit !

Philippe Herlin