vendredi 21 octobre 2011

AAA, l’urgence

Après Moody’s, c’est au tout de Standard & Poor’s de s’interroger sur le triple A de la France, l'agence de notation avertit d'une probable dégradation des notes des dettes souveraines de la France, de l'Espagne, de l'Italie, de l'Irlande et du Portugal en fonction de la conjoncture économique. «L'envolée des déficits publics et la recapitalisation des banques va peser lourdement sur l'endettement des pays de la zone euro» note S&P. Clairement, la dégradation est en ligne de mire, que l’on peut raisonnablement estimer dans 3 ou 6 mois.

Que fait le gouvernement pendant ce temps-là ? Il s’interroge pour savoir si les boissons énergétiques subiront la future taxe sur les boissons sucrées. Que fait la France au niveau européen ? Elle demande un FESF à 2000 milliards d’euros (une pure folie, voir cette note), au risque de bloquer tout solution à la crise.

Il serait peut être temps de s’attaquer aux vrais problèmes (baisse des dépenses publiques, compétitivité). Et aussi de frapper fort dans le dossier Dexia en confiant le dossier à la justice car, désormais on le sait, des malversations se sont produites : sous-estimation des risques (des cabinets d’audit sont impliqués), et deux formes de cavalerie financière : 1) des prêts fournis à ses propres actionnaires pour acheter ses titres, 2) la banque qui accepte en collatéral sur ses prêts ses propres actions, ce qui implique que tout effondrement du cours de l'action provoque de lourdes pertes. Les sanctions doivent tomber, ne serait-ce que pour diminuer le sentiment d’impunité des autres banques.

Philippe Herlin
© La dette de la France .fr