lundi 19 septembre 2011

Les effets dominos en Europe

Voici de très intéressants graphiques publiés par Zero Hedge, qui proviennent de Reuters, et qui montrent l’exposition des systèmes bancaires nationaux aux différents pays de la zone euro (dettes publiques + dettes privées). On peut identifier aisément les principaux effets dominos en Europe. Paradoxalement, la Grèce n’est pas le cas le plus dangereux : son principal créancier est le système financier français, à hauteur de 56,9 milliards d’euros, ce qui reste malgré tout absorbable. Mais on note ailleurs plusieurs connexions à environ 100 milliards d’euros qui, si elles venaient à rompre, entraîneraient des conséquences gravissimes (faillite du système bancaire, renflouement géant de l’Etat, ou nationalisations) :
1) L’Irlande, qui est engagée envers le Royaume-Uni et l’Allemagne à hauteur de plus de 100 milliards d’euros à chaque fois. Autrement dit la chute de l’Irlande provoque une crise systémique instantanée dans ces deux pays.
2) Le Portugal, très engagé envers l’Espagne (88,5 milliards), déjà très malade de ses banques qui ont largement investi dans la bulle immobilière et sont loin d’avoir enregistré toutes leurs pertes. Donc si le Portugal saute, l’Espagne saute dans la foulée. Et après l’Espagne il y a l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, chacun engagés à plus de 100 milliards d’euros.
3) L’Italie, engagée envers la France à hauteur de 410 milliards d’euros ! L’Italie, dont le risque de défaut existe selon l'administrateur délégué d'Intesa Sanpaolo, première banque de détail italienne. Dans ce cas le système financier français serait balayé dans l’heure.
4) Citons aussi la Belgique (engagée envers la France à hauteur de 224 milliards) mais qui, sans gouvernement depuis plus d’un an, s’en sort très bien pour l'instant !
A coté de cela, la Grèce semble bien peu de chose… Les dirigeants européens feraient mieux de traiter rapidement le problème grec (en restructurant sa dette) pour se consacrer à la zone euro dans son ensemble et aux autres foyers d’inquiétude.

Philippe Herlin
© La dette de la France .fr