vendredi 10 septembre 2010

Un responsable de la BCE met les pieds dans le plat

A rebours des paroles consensuelles des gouvernements européens et des autorités américaines, Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la BCE, met les pieds dans le plat et nous avertit du danger des déficits budgétaires et de la dette publique. Il dénonce la création d’une bulle obligataire formées par les relations endogamiques entre les Etats et les banques : « Avec l'accroissement de la dette publique à des niveaux inconfortables, les institutions financières nationales risquent d'être 'encouragées', sinon contraintes, de détenir de la dette souveraine du pays dans leurs portefeuilles ». La faiblesse des rendements obligataires traduisant ce « deal » (l’Etat, par sa banque centrale, prête l’argent quasi gratuitement aux banques, en échange elles achètent sa dette ; tout le monde y gagne mais c’est une bulle qui risque d’éclater un jour). Une crise de la dette serait selon lui imminente, et les conséquences en seraient catastrophiques : « En raison du rôle de prêteur en dernier ressort des pays industrialisés à leur propre système financier, comme cela a été confirmé par cette crise, un problème d'endettement au niveau des Etats paralyserait l'économie dans son ensemble ». Ce serait la ruine (comme je l’explique dans mon livre, séquence pub). La question c’est pourquoi cette déclaration par cette personne (membre du directoire de la BCE on le rappelle) maintenant ? A-t-il d’autres informations sur cette « imminence » ?

Bini Smaghi: des rendements obligataires faibles ne sont pas rassurants, DJ

Une crise de la dette "imminente" (BCE), Le Figaro
(pendant que j’écrivais l’article, le titre de la news a changé… regardez l’url)

Rajouts du 11/9 :
La BCE réfléchit au scénario du pire, Le Figaro

Les Américains croient au scénario de la récession, Le Figaro

Philippe Herlin
© La dette de la France .fr